TRISTE et INTERROGATIF !

Le corps de Julien TEYSSIER vient d’être retrouvé. Et c’est encore une vie de jeune perdue en Garonne !

Je ne suis pas coutumier de la dissertation politique autour de faits divers encore moins de la polémique facile quand on n’est pas aux affaires.

Mais là, il me semble que ces noyades (4 en moins d’un an) interrogent tous les responsables publics comme privés de la ville.

Après avoir mis en place deux brigades de jeunes services civiques patrouillant la nuit, des caméras de surveillance à Paludate et au miroir d’eau, je reproche que les dernières prises de décisions municipales et préfectorales aient épousé le volet essentiellement répressif contre l’achat d’alcool après minuit.

Et qu’aucune formation politique n’interroge l’évolution même des fonctions urbaines des sites bordelais en mutation.

Je le fais volontiers ici et maintenant car je pense faire partie des rares à ne pas avoir encensé la reconversion des quais, comme des bassins à flot, au profit principal du commerce et des loisirs.

Je continue à porter l’idée que Bordeaux conserve une vision rétrécie de son avenir portuaire. Que Bordeaux devrait s’inspirer d’autres villes européennes fluvio-portuaires revenant à un usage plus équilibré des quais entre activité fluviale et aménagement urbain. Des docks, des bateaux à quai, c’est de la présence humaine, c’est une vie de fleuve et une vie de  ville, y compris la nuit !

Je pense que l’empressement à « retrouver ses quais » (entendez : « changer leur fonction ») comme marque de fabrique du Bordeaux -ère  Juppé- s’est construit sans anticipation d’un nouvel usage induit par la promenade, la fête et son  after !

La construction de la ville-vitrine au détriment de la ville- industrieuse mérite un plus grand sérieux dans la prévention des risques liés à la fête.

Mes propositions :

Je demande de mettre fin à  la consommation foncière d’espaces économiques portuaires au service des bars et boîtes de nuit.

Je demande l’étude de mesures structurelles visant à matérialiser la dangerosité des quais :


Signalétique fluorescente, bouées de sauvetages (Bordeaux serait  la seule ville portuaire à les ignorer ?), éclairage…

Je demande que les boîtes et bars de nuit cofinancent l’installation d’urinoirs mobiles sur l’espace public et leur retrait chaque matin.

On est capable de mettre en place des mesures spécifiques une semaine par an pour la fête du fleuve et du vin, que ne le fait-on pas trois nuits par semaine ?


Police nationale et municipale le long des quais et pourquoi pas en zodiac sur la Garonne aux côtés de pompiers ?


Transports collectifs en continu.

Et puis, ouvrons un débat citoyen autour des questions « La ville pour qui pour quoi ? », « Fête, alcool… jeunesse en quête  de quoi ? », « Prévention, répression, que fait-on ? », « quelle place de la puissance publique dans l’accompagnement ou la
limitation des excès des acteurs privés ? »

Cela ne réduira pas la douleur des familles à jamais meurtries mais peut-être ouvrira l’espoir que cette terrible série de morts violentes prenne fin.

Vincent Maurin

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