Rail et université: alerte sur nos services publics !

Il y a des alertes qu’il faut savoir entendre. Celles que nous lancent aujourd’hui les cheminots d’un côté, les étudiants et les personnels de l’université Bordeaux 3 en font partie. Parce qu’elles sont le symptôme de politiques de « rigueur » imposées aux services publics dont les effets sont dévastateurs. Sur le rail, nous avons vu ce que produisent le tout-TGV, la précarisation des personnels et la privatisation galopante : retards à répétition sur les lignes jugées secondaires, dégradation du matériel et finalement, graves dangers pour la sécurité des usagers. Les cheminots ont donc mille fois raison de défendre le statut de leur entreprise publique ; elle est pour nous tous un gage de l’égalité sur le territoire, elle devrait être un bouclier contre le dumping social qui se transforme un jour ou l’autre en dumping sur le niveau de service public.

 

Il en va de même de la situation décrite par les étudiants et les personnels de Bordeaux 3. En offrant, sous couvert « d’autonomie » les universités européennes à la concurrence libre et non faussée, les gouvernements successifs ont crée les conditions du désastre que décrivent les personnels et étudiants mobilisés. Quelle est la crédibilité du discours politique de « lutte contre le décrochage » quand on entasse 70 étudiants en travaux dirigés (TD) dans l’espoir d’en perdre la moitié durant le semestre !? Où sont les discours sur le « rayonnement » de nos universités quand on précarise les personnels et qu’on créait les conditions de leur étranglement budgétaire ? Perdre ainsi pied sur l’enseignement supérieur, ce n’est pas très bon signe. Mais c’est un signe de plus de l’impasse dangereuse dans laquelle nous entraîne la politique austéritaire. Il faut en finir avec cela.

Voilà pourquoi j’apporte mon total soutien aux cheminots d’un côté, aux étudiants et personnels de Bordeaux 3 de l’autre. Et j’en profite pour interroger les grands promoteurs locaux de la Métropole et ceux qui disent vouloir « Oser Bordeaux » : comment peut-on promettre un grand contournement ferroviaire de l’agglomération quand on a affaibli à ce point le service public du rail et qu’on a mis plus bas que terre la branche frêt de la SNCF ? Comment peut-on parler de Bordeaux 2030, quand les universités bordelaises n’ont pas l’assurance budgétaire de pouvoir tenir deux mois ?

C’est très grave. Et les candidats aux élections municipales ne pourront pas passer à côté de ces sujets. J’appelle donc aussi les cheminots, les étudiants, les personnels des universités et les citoyennes et citoyens à faire vivre ces sujets dans la campagne municipale. La liste Front de gauche que je conduirait sera tout à fait disposée à y contribuer.

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