Le logement ne doit plus être un produit spéculatif !

Voici le texte de notre tribune libre du journal municipal Bordeaux Magazine à paraître en mai:

 

URGENCE POUR LE LOGEMENT POUR TOUS !

 

Les locataires et les accédant-e-s modestes sont accablé-e-s par la flambée
des loyers, des charges, de l’énergie, de l’immobilier et du foncier, qui n’ont
jamais été aussi chers dans notre pays. C’est un véritable racket : de plus en
plus de jeunes, de salarié-e-s, de précaires, de mères isolées… doivent y
consacrer plus de la moitié de leur salaire.

 

Du fait du désengagement financier de l’État, la production de logements
sociaux reste à un niveau très faible, sans compter les démolitions et ventes
imposées par le gouvernement.

 

Le gouvernement soutient la rente locative, les profits tirés de la
spéculation immobilière et foncière au détriment du droit au logement.

 

Bordeaux, avec 16% de logements sociaux ne respecte toujours pas la loi SRU
(20%) et persiste à promouvoir les opérations d’accession privée défiscalisée
(loi Scellier). Le Maire limite à 25 % la production de locatif social (type
PLUS et PLAI) dans les projets de renouvellement urbain (Ginko, Euratlantique,
Brazza, Bassins à flot…). Il ne répond ainsi aucunement à 80% des demandeurs
de logement !

 

Aujourd’hui l’exclusion par l’absence ou le mal logement peut toucher vos
proches, vos voisins, vos enfants, il faut réagir, il faut que la politique du
logement soit refondée.

Nous invitons tous les citoyen(ne)s à manifester et exiger ensemble :

  • Un moratoire sur les expulsions locatives sans relogement durable et décent.
  • Respect de l’obligation d’accueil inconditionnel de toute personne à la rue,
    dans un hébergement décent avec une intermédiation locative jusqu’au relogement.
  • Baisse et régulation des loyers dans le parc privé, des charges et de
    l’énergie.
  • Gel des loyers HLM et un soutien financier de l’État aux bailleurs sociaux
    et la revalorisation des aides au logement (APL, AL) et des aides à la pierre.
  • Taxation de la spéculation immobilière et foncière, pour rendre le logement
    accessible
  • Production massive de logements sociaux (PLUS, PLAI) (50% dans tout nouveau
    projet sur la CUB) et mise aux normes de qualité environnementales et
    énergétiques, maintien de la ressource du livret A et la suppression des mesures
    de défiscalisation dans l’immobilier
  • Le respect de la loi DALO et l’application immédiate de la loi de
    réquisition.
  • L’abrogation de toutes les mesures de marchandisation du logement social
    (Convention d’Utilité Sociale dans sociétés et office HLM, ventes, démolition,
    privatisation des bailleurs sociaux…) et de toutes celles qui précarisent les
    habitants (loi Boutin, loi LOPPSI2,…)
  • Création d’un Service Public du Logement et mobilisation des budgets pour ce
    faire.

Logement social… des paroles… peu d’actes !

Depuis le 1er février et la publication par la Fondation Abbé Pierre de son rapport annuel, la classe politique  est « mobilisée » sur la question du mal-logement. Et la vague de froid qui sévit dans notre pays fait verser aux décideurs des larmes de crocodiles sur le sort de ceux qui vivent dans la précarité du  logement, précarité énergétique,… précarité tout court. Depuis des mois, les élus communistes à la CUB alertent les maires sur la nécessité de construire beaucoup plus de logements sociaux et très sociaux. Avec, à chaque fois en guise de réponse, milles excuses et prétexte pour réduire la proportion de ceux-ci.

Rassemblés aujourd’hui devant le chantier de Ginko, Vincent Maurin, Claude Mellier, Max Guichard, Gérard Aynié et les militants communistes exigent que les besoins sociaux guident désormais véritablement les actions publiques.


A cette situation, nous disons STOP. Il est souhaitable et il est possible d’être beaucoup plus ambitieux pour le logement social. Et de conjuguer ambition sociale et ambition écologique. Comme sur les berges du Lac à Bordeaux, les éco-quartiers fleurissent mais sans l’ombre d’une ambition sociale. A Saint-Ouen (93) et Genevilliers (92), ces éco-quartiers sont l’occasion de répondre à la précarité dans laquelle vivent les populations : 40% des logements de ces éco-quartiers sont des logements sociaux.

A Bordeaux, l’éco-quartier de Monsieur Juppé comporte 11 logements de type PLAI soit 0,5% des logements qui doivent être livrés sur ce quartier. Or, la fondation Abbé Pierre dans son rapport rappelle que deux-tiers de demandeurs de logement ont des ressources inférieures au plafond requis pour entrer dans des logements type PLAI. Par ailleurs, nous apprenons que les logements d’accession libres de Ginko (47% du total logement) sont accaparés à 70% par des opérations de défiscalisations (loi Scellier), c’est-à-dire destinés à être loués aux prix du marché.

Cette situation n’est pas tenable. Et puisque CUB, mairie de Bordeaux et aménageurs savent modifier les programmes (exemple Bouygues-Immobilier dans l’opération Ginko, en attribuant arbitrairement des parcelles à une église et à un collège privé), nous proposons de revoir à la hausse nos priorités sociales sur toutes les opérations d’aménagement en cours :

Que toutes comportent des parcelles mises à disposition pour les structures d’urgences et d’aide à l’insertion (emploi, hébergement d’urgence, soins, formation).

– Que les proportions de logements type PLAI (programmes aidés pour l’accession des plus démunis) soient renforcées dans toutes les opérations en cours. Les placer au moins au niveau de ce qui est actuellement prévue pour les PLS (logement locatif de standing) et les accessions dites « sociale » à la propriété.

Il est clair que ces exigences imposent donc une forte pression sur l’Etat, qui doit garantir le financement adapté.